• La captive de l'hiver

    Le glamour chatoya autour d'Ash, et sa silhouette commença à changer. Des épines acérées poussèrent de ses épaules, se dressant comme elles s'élevaient dans l'air. Un casque hérissé de pointes recouvrit son visage,  la visière baissée, pour que seuls ses yeux puissent être vus à l'intérieur du casque. En quelques secondes, il était l'exemple parfait d'un Gardépine, sombre et menaçant.

    - Alors, dit Puck, se penchant vers moi. Qu'est-ce que tu en penses princesse ? Je crois que le Chevalier Noir a rencontré Sonic le Hérisson.

    - Est-ce que tu as un meilleur plan ? Défia Ash.

    - Je suis sûr que je finirai par à en trouver un, soupira Puck en faisant un rapide geste qui provoqua le tourbillonnement des ombres autour de lui.

    En quelques secondes, un deuxième Gardépine se tenait à coté d'Ash.

    - Voilà, annonça Puck en prenant une pose qui avait l'air ridicule avec l'armure menaçante du Gardépine. Ce n'est pas vraiment une équipe à câliner, n'est-ce pas ?

    - Ne bouge pas, Meghan.

    Ash fit un geste de sa main vers moi, et des vagues d'ombres tournoyèrent autour de moi en prenant forme. Ma robe bleue en lambeaux disparut dans les ténèbres qui la recouvrirent tel une encre vivante. Des aiguilles dépassaient de mes avants-bras et d'épais gantelets couvraient mes mains, avec des griffes acérées aux extrémités. Le glamour noir montait sur mon cou, se consolidant dans le casque qui occultait ma vision. Pendant un instant, j'avais l'impression d'être aveugle et de suffoquer, mais ensuite l'obscurité de dissipa, et je pouvais voir les deux autres me regardaient. Je baissai les yeux, étonnée. Cela semblait si réel, je ne me reconnaissais pas. Je pouvais encore sentir ma robe, le satin léger frôlant la peau, la contraction pinçante de mes chaussures, mais j'avais l'impression que les épines sur mes avants-bras étaient solides et extrêmement coupantes.

    - Ne l'examine pas de trop près, dit Grimalkin, apparaissant une fois de plus. C'est seulement une illusion. Touche quelque chose qui est fait de fer ou d'acier et ça s'effilera comme une toile d'araignée.

    Ça me rappelait quelque chose.

    - Et le cheval de fer ? Demandai-je en regardant Ash et Puck. Pouvez-vous le déguiser aussi ?

    Le cheval de fer les regarda avec une expression dédaigneuse et s'ébroua.

    - LEUR MAGIE NE MARCHERA PAS SUR MOI, PRINCESSE, dit-il, semblant un peu fier. COMME L'A INDIQUÉ LE CHAT, CELA S'EFFILERA SI CELA TOUCHE QUELQUE CHOSE FAIT DE FER. SI VOUS ENVISAGIEZ DE ME LAISSER DERRIERE, JE DOIS VOUS PREVENIR QUE JE COOPERERAI PAS.

    - Je ne m'attendais pas à ce que tu le fasses. (Ash dégaina son épée, la lame au tranchant dentelé brilla d'un noir froid et luisant à cause du glamour. Le cheval de fer se figea alors qu'Ash pointait son épée sur la poitrine.) Tu viens avec nous, dit doucement le Prince. Mais pas comme tu le penses. On t'a vu en train de fouiner autour du périmètre, et maintenant on va te livrer à Virus. (Il fit un geste rapide avec l'arme, vers l'usine.) Alors, marche.

    Cela me prit un moment pour réaliser ce qu'Ash était en train de faire. Pendant une fraction de seconde, j'étais figée sous la terreur, pensant qu'Ash nous avait encore une fois trahis. C'est seulement quand je vis Puck dégainer lui aussi son épée que je compris que cela faisait partie de son plan. Le cheval de fer avait apparemment compris un peu plus vite que moi, mais n'était pas du tout ravi. Après avoir jeté un coup d'oeil à Ash pendant un long moment tendu, il se releva, le menton haut, et commença à marcher en direction de l'usine.

    Puck et moi suivîmes, gardant le cheval de fer entre nous alors que nous approchâmes du bâtiment. Mon cœur battait la chamade. Il y avait de nombreux risques. Si les Gardépines nous attrapaient, ils nous tueraient.

    Deux Gardépines étaient postés devant les portes d'entrées. Quand ils nous virent, ils se redressèrent immédiatement et dégainèrent leurs épées. Mon cœur bondit. C'était une épée en acier, d'un gris brillant et dégageant une aura froide et sans couleurs.

    - Mais qu'est-ce que c'est ? Demanda l'un d'entre eux, visant la poitrine du cheval de fer de la pointe de sa lame, et Puck se pencha en arrière pour s'éloigner de la lame en métal. Heureusement, l'attention des gardes étaient tellement concentrée sur le fée en fer, ils nous jetèrent à peine un coup d'oeil.

    - Nous l'avons surpris entrain de rôder autour du bâtiment, répondit Ash, la voix dure et rauque. (Il semblait si différent. J'étais prête à lui jeter un regard pour voir si c'était toujours lui.) On a trouvé ça un peu étrange, donc on l'amène à Virus.

    Le garde lança un regarde furieux à notre « captif. »

    - Qui es-tu ? Grogna-t-il.

    - JE SUIS LE CHEVAL DE FER, gronda-t-il sans rien tenter. JE FUS AUTREFOIS UN LIEUTENANT DU SEIGNEUR MACHINA, MAÎTRE DU ROYAUME DU FER.

    - Machina est mort, dit le garde. Maîtresse Virus est la responsable à présent, ou elle le sera dès que nous aurons tuer tous ceux de votre espèce, les traîtres qui continuent de soutenir le faux roi. On devrait peut-être te tuer maintenant et t'épargner ce problème.

    - VOUS LE FAITES A VOS PROPRES RISQUES, continua le cheval de fer, alors que j'étais figée derrière lui, le cœur battant à tout rompre. J'AI UN MESSAGE POUR VIRUS. ASH L'A TROMPÉE

    Cela les surprit.

    - Le Prince Ash ? Demanda l'un d'eux, rapprochant la lame du visage du cheval de fer. Il était supposé tuer la fille d'Oberon. Que lui est-il arrivé ?

    - JE VOUS L'AI DIT. (Le cheval de fer ne bougea pas, même avec la lame qui s'agiter à un pouce de son œil.) IL A ECHOUÉ. LA PRINCESSE DE L'ÉTÉ ÉTAIT TROP FORTE POUR LUI.

    - Il est mort ?

    - ELLE LUI A ARRACHÉ LE BUG DE SON CRÂNE.

    Les Gardépines pâlirent.

    - Où est-elle maintenant ? L'un demanda.

    - TOUTE PROCHE, sourit le chevalier de fer, montrant de parfaites dents blanches. VIRUS FERAIT BIEN D'ÉCOUTER CE QUE JE DOIS LUI DIRE.

    - Dis-nous.

    - MON MESSAGE EST POUR VIRUS.

    Il se rapprochèrent, posant leurs épées contre son cou. Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de haleter. Ash et Push se raidirent, mais restèrent calmes.

    - On pourrait te tuer maintenant, traître, sourit un Gardépine laissant son épée glisser sur la peau du cheval de fer. De découper morceaux par morceaux. Je me demande de quelle couleur est ton sang ou si tu vas saigner ?

    - Ça suffit. (Ash s'avança, le regard noir, et les Gardépines se tournèrent vers lui.) Virus décidera de quoi faire avec lui, pas vous. C'est notre prisonnier, alors reculez.

    Ils ricanèrent, mais reculèrent, rengainant leurs armes.

    - Très bien alors. Gâchez notre plaisir.

    Je laissai échapper un furtif soupir de soulagement alors qu'ils nous firent signe de continuer notre chemin.

    - Virus sera dans l'antichambre. Elle se prépare pour faire un discours, donc vous devriez vous dépêchez. Vous n'arriverez jamais à placer un seul mot si elle commence son monologue.

    Ash fit un rapide signe de la tête et fis de la tête. Nous passâmes devant les gardes, franchîmes les portes, et continuâmes dans le repaire de Virus.


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