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Act 3
ACT TROIS
INT. SALLE DE CONFÉRENCE DU CAPITOLE – JOUR SUIVANT
Une salle de réunion formelle. La sénatrice Hargrove est assise à la tête du sous-comité de la sécurité composé de six sénateurs. Elle commence, dans un ton autoritaire.
HARGROVE
Vous savez tous combien j'apprécie le droit à la liberté de parole. Mais il devient évident qu'un nombre de citoyens commencent à exploiter ce droit, dans un effort d'affaiblir notre gouvernement. L'effraction du laboratoire à Annapolis est la preuve d'une organisation qui grandit, qui avance par action potentiellement violente au-delà des bois.
Elle ouvre un porte-documents contenant des cartes et des dossiers. (une des cartes illustre comment les barrières ont fait obstacle à l'extension urbaine, divisant les villes de la nature environnante.)
HARGROVE (continue)
Je crois qu'une mesure d'urgence est justifiée pour rectifier ce problème avant qu'il soit hors de contrôle. Cela implique une recherche et un programme de saisie pour identifier les membres de ce mouvement criminel et retrouver les fichiers volés. Autrefois, on avait parlé de renforcer les barrières avec de l'électricité – –
SENATEUR WHITE (interrompt)
Et vous n'avez jamais été d'accord. Elyse. Mais qu'est-ce qu'il vous prend ?
SENATEUR REDD
C'est un renversement. C'est le moins qu'on puisse dire.
SENATEUR WHITE
Ces idées sont ridicules. A la limite du fasciste.
HARGROVE
Pas fasciste, John. Simplement réaliste. En tant que présidente de ce comité, la sécurité est ma priorité. Je le prends personnellement. Ce mouvement est un vrai problème.
SENATEUR REDD
C'est pour l'APASD
SENATEUR WHITE
Vous abandonnez l'enjeu morale pour rassurer Tom Fineman. J'ai raison ?
Hargrove ne le nie pas. Elle formule plutôt une menace légère.
HARGROVE
Votez pour moi ou contre moi. A vous de voir. Mais en tant que la prochaine Présidente du Gouvernement, je vous suggère de choisir sagement.
Tandis que les sénateurs échangent des regards – –
CHANGEMENT DE TEMPS :
INT. BUREAUX DU SÉNAT RUSSELL – COULOIR – JOUR
Hargrove retourne à son bureau avec son CONSEILLER à ses côtés.
HARGROVE (continue)
Qu'est-ce qu'il y a ensuite ?
CONSEILLER
J'ai interrogé des internes pour votre équipe préparatoire et j'ai trouvé quelque uns que j'aimerais que vous rencontriez.
INT. BUREAU DE LA SÉNATRICE HARGROVE – ANTICHAMBRE – JOUR
A l'accueil, plusieurs éventuels Internes attendent.
CONSEILLER
Sénatrice, voici Rebecca Linn.
REVELE REN … elle se lève, l'air intelligente, professionnelle. Digne de confiance. Hargrove l'apprécie immédiatement.
REN
Ravie de vous rencontrer, Sénatrice.
HARGROVE
Rebecca, n'est-ce pas ? Venez dans mon bureau.
Ren entre dans le sanctuaire de la Sénatrice, triomphante.
INT. MAISON DES FINEMAN – COULOIR – MATIN
Julian descend le couloir pour aller vers la salle à manger. Il voit la porte du bureau de son père entrebâillée. LA FEMME DE MÉNAGE, AUDREY, passe l'aspirateur. Elle a le dos tourné à la porte.
PAR LA PORTE ENTREBÂILLÉE – – Julian la regarde passer l'aspirateur sur le petit tapis perse. On a un aperçu de la pièce : de grandes étagères, une large télé plasma. Julian continue.
INT. MAISON DES FINEMAN – SALLE A MANGER – MATIN
Fineman et Lydia sont à moitié en train de manger et de discuter dans leur salle à manger.
LYDIA
Que pouvons-nous faire de plus ? Je crois qu'on a donné l'exemple.
FINEMAN
Je sais qu'on l'a fait. A ce stade, tout ce qu'on peut faire est de le croire.
LYDIA
Ce matin, Audrey m'a dit qu'elle a trouvé une paire de jumelles quand elle nettoyait sa chambre …
Julian entre dans la pièce. Il se taisent rapidement.
Julian
Bonjour.
FINEMAN
Bonjour. Je disais justement à ta mère que j'allais faire une apparition au Capitole samedi. Je voudrais que vous soyez là tous les deux.
LYDIA
Bien sûr qu'on y sera.
JULIAN
D'accord. On sera là.
Mais comme Julian s'assoit, il est préoccupé, pensant à autre chose.
AVANT CHANGEMENT DE SCENE : La cloche de l'école sonne.
EXT. ÉCOLE SEVERN POUR FILLE – JOUR
Une vague d'étudiants émergent de leursclasses. Lena s'attarde, sans aucune hâte. Hana marche à côté d'elle.
HANA
Il y a une autre fète ce soir. Même heure, même maison.
LENA
Non, merci.
HANA
Pourquoi pas ?
LENA
Je n'ai pas envie d'y aller. C'est tout.
HANA
A cause de tes résultats ?
LENA
En partie.
HANA
Quelle est l'autre ? Qu'est-ce qui se passe ?
LENA
Rien. Laisse tomber, d'accord ? Je ne veux pas y aller.
Hana est offensée par cette apathie. Elle s'arrête de marcher.
HANA
Qu'est-ce que tu vas faire alors ? T''asseoir quelque part et te sentir désolée toute la nuit ?
LENA
Qu'est-ce que tu veux dire, « te sentir désolée » ?
HANA
Admet-le. Tu réagis comme si tout allait bien mais à l'intérieur de toi tu crois que tes problèmes sont plus gros que ceux des autres.
LENA
Tu peux parler ! Ta vie est parfaite.
HANA
Simplement parce que mes parents sont en vie ne veut pas dire que ma vie est parfaite.
Lena commence à être furieuse.
LENA
Mes parents n'ont rien à voir avec ça ! Va t'amuser à ta soirée. C'est tout ce qui t'intéresse de toute façon.
Lena se détourne et s'éloigne. Hana ne lui court pas après.
INT. MAISON DES HALOWAY – SALON – SOIRÉE
Lena entre en courant, se dirige vers les escaliers, passant devant Rachel et Liam, penchés sur une vidéo de Youtude (« un hamster mignon mange du broccoli. ») Ils regardent Lena se ruer, sans un salut.
LIAM
C'est quoi son problème maintenant ?
RACHEL
Qui sait ?
LIAM
Combien de jours jusqu'à son anniversaire ?
RACHEL
Six.
(puis)
Et neuf heures. Et dix minutes.
Rachel et Liam rigolent un peu, jusqu'à ce qu'une PORTE CLAQUE à l'étage, rappelant à Rachem ce n'était pas drôle.
INT. MAISON DES HALOWAY – CHAMBRE DE LENA – CONTINUE
RAPPROCHEMENT : le babillard de Lena. Une mer de souvenir et de photographies. Elle aime l'imagerie céleste, l'idée qu'il y a quelque chose d'autre là-haut. Parmi tout ça, on remarque une ancienne carte faite à la main qui indique « EST-CE QUE J'OSE PERTURBER L'UNIVERS ? »
La main de Lena passe devant cette carte et détache une photo de Lena et Hana, portant des sombreros et faisant des grimaces, commes des lèvres de poisson. Elle la jette dernière son bureau et tombe sur son lit. Elle regarde par la fenêtre tandis que la LUMIERE DU JOUR disparaît ; un champ d'étoiles fluorescent apparaît au plafond.
TRANSITION : EXT. MAISON DE RACHEL - NUIT
La nuit disparaît pour laisser place à l'obscurité. Un battement ; ON ENTEND UN GRONDEMENT FAIBLE ET DISTANT. Il est de plus en plus bruyant. C'est un HÉLICO DE POLICE, survolant la rue, un projecteur balayant la zone.
INT. MAISON DES HALOWAY – CHAMBRE DE LENA – NUIT
Lena se réveille en sursaut alors que le PROJECTEUR DE L'HELICO balaye la chambre. Rachel ouvre la porte de la chambre.
RACHEL
Réveille-toi. C'est la police !
LENA
Pourquoi ?
RACHEL
Je ne sais pas. Lève-toi !
EXT. MAISON DES HALOWAY – NUIT
DES FLICS SE DISPERSENT DANS LA RUE, se dirigeant vers les maisons individuelles. UN AVERTISSEMENT beugle de l'enceinte sur une VOITURE DE POLICE.
OFFICIER PAR L'ENCEINTE
Résidents : préparez-vous à une fouille. Déverrouillez toutes les portes. Sortez avec les papiers. Les dispositifs électroniques peuvent être saisis.
A L'INTERIEUR – --
Rachel déverrouille la porte avec frénésie. Elle crie à Lena.
RACHEL
Il n'y a rien dans ta chambre dont j'ignore l'existence ?
LENA
Non !
RACHEL
Prends ta carte et sors.
A L'EXTERIEUR
Lena marche dehors, regardant autour d'elle. Les voisins attendent devant leurs maisons, se faisant « fichés » et fouillés avec des détecteurs à métaux. Un con de flic s'approche de Lena.
OFFICIER 451
Où est ta carte ?
Lena la lui tend. Il commence à agiter un détecteur en métal sur elle. Il s'arrête quand son collier bippe.
LENA
C'est mon collier.
OFFICIER 451
Peut-être, peut-être pas.
Il commence une fouille au corps humiliante, commence par ses seins.
A L'INTERIEUR – –
DEUX OFFICIERS entrent dans la maison en ayant un but, tel des soldats américains recherchant sous couverture des terroristes à Kabul. Rachel s'écarte du couloir, se cognant pratiquement contre l'un d'eux.
OFFICIER 303
Mains en l'air. Maintenant !
Rachel lève les mains. Il la pousse contre le mur.
OFFICIER 303
Êtes-vous en possession de documents volés ?
RACHEL
Bien sûr que non. Nous n'avons rien fait de mal.
A proximité, l'autre officier se saisit de l'ordinateur de Rachel.
A L'EXTERIEUR – –
Le flic insistant fouille Lena. Sa radio braille.
RADIO
Des plaintes pour nuissance à Hunter's Ridge. 37 Brooks Street.
OFFICIER 451
(dans la radio)
Bien reçu.
Les yeux de Lena s'ouvrent en grand, sachant que c'est la maison où Hana fait la fête. Le flic décide qu'elle n'est pas une menace.
OFFICIER 451
RAS !
Il continue. Dès qu'il est parti, Lena se détourne et court jusqu'à son vélo, adossé contre la maison. Elle bondit.
RACCORD : INT. FETE – NUIT
Au 37 Brooks, Hana danse, heureuse.
EXT. RUE – NUIT
Lena pédale furieusement jusqu'à ce qu'elle aperçoit les voitures de police devant. Elle abandonne son vélo et court, coupant entre deux maisons.
INT. LIEU DE LA FETE – NUIT
Hana danse toute seule, un gobelet en plastique à la main. Soudainement, elle voit Lena s'avancer vers elle à travers la foule.
HANA
Hé ! Qu'est-ce que tu fais ici ?
LENA
Les flics arrivent !
HANA
Quoi ?
Lena crie encore mais la POLICE PREND D'ASSAUT LA PORTE D'ENTRÉE, avec des chiens tenus en laisses. TOUT LE MONDE COURT.
A L'INTERIEUR – –
Les flics entrent, poussent les jeunes au sol, les chiens mâchent ceux qui courent. Hana disparaît par la porte, en sécurité, mais il y avait trop de monde qui s'y entasse pour que Lena puisse y arriver. UN CHIEN PLONGE SES DENTS dans sa jambe, à travers son jean. Lena se détache et court vers la sortie la plus proche : LES ESCALIERS.
INT. LIEU DE LA FÊTE – ÉTAGE – NUIT
À l'étage, Lena cherche désespérément un endroit où se cacher dans le noir. Elle s'enferme dans une armoire dans une chambre vide.
DES FAISCEAUX D'UNE LAMPE POCHE PÉNÈTRENT L'OBSCURITÉ, fouillant la maison. Lena s'accroupit dans l'armoire, pétrifiée. Elle voit le faisceau sous la porte de l'armoire tandis qu'elle s'ouvre brutalement. DE LA LUMIÈRE LUI SAUTE AU VISAGE.
ALEX
Allons-y.
FIN DE L'ACT TROIS
Tags : Script, Delirium, Act 3
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